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talking about a solo recordingC’est le premier disque du label Un Rêve Nu. Heddy Boubaker a défini les principes de son fonctionnement dans Improjazz, on trouve le texte également sur le site du label.Evitant le piège du produit, de la chose calibrée et toisée, l’accueil dans l’enregistrement d’éléments sonores extérieurs à la musique fait du disque quelque chose de tout à fait distinct du concert qui évite traditionnellement ces parasites autant que possible. Le disque passe alors dans l’ordre de l’écrit, c’est à dire de la mise en mémoire et de la création d’une réalité trop précisément complexe pour être le fait instantané d’un seul. L’écrit a inauguré sur le papier une grande mutation que la pratique de l’enregistrement aborde peut-être à son tour, selon des modalités qui lui seront propres. L’écrit prend une autre forme quand la vue, c’est à dire l’étagement et la géométrie de la page, se substitue à un flux (passer du rouleau au codex et de la graphie continue à la séparation des mots et à la ponctuation). Quelque chose du même ordre nous est donné par le cd de Viltard, travail d’une équipe sur un objet singulier, écoute prêtée par plusieurs à la musique d’un seul, et apport plastique distinct de Zéhavite Cohen pour chaque disque.A l’écoute du disque, et c’est injuste, je me sens plus intéressé par le processus que par la musique de Viltard qui s’y prête sans rechigner (comme dans un roman on peut être happé par la style ou la structure plus que par l’histoire, les personnages ou les thèmes). Le contrebassiste, qui possède une puissante éloquence polyphonique, ne démérite pourtant en rien, évoquant par moments Peter Kowald ou Barre Philips. Noël Tachet in Improjazz —————————————————– Pas une course en avant, mais plutôt une magnifique assurance et une parfaite sérénité. /Un Rêve Nu/, nouveau label propose deux planchettes de bois assemblées avec des aimants, ornées recto-verso avec de la peinture colorée et en vis-à-vis, deux beaux collages sombres où trône la contrebasse derrière laquelle se cache Guillaume Viltard, un fantastique contrebassiste. Ah oui, j’oubliais sur un centre de caoutchouc, un cédé enregistré au Local et dans la forêt de Bouconne, les 1, 2 et 3 mai 2008. Foin de démonstrations virtuoses, mais une profonde qualité du travail de l’archet, du timbre, des glissandos, des harmoniques. Le label d’Evan Parker, Psi, nous avait régalé avec des albums solos de contrebasse John Eckhardt (/Xylobiont/) et de de John Edwards (/Volune/). Nos amis du Sud – Ouest ( dont le très bon saxophoniste et activiste Heddy Boubaker) nous envoient le numéro 3 de la trilogie, */Running Away/*. C’est vraiment superbe, maîtisé, aérien, subtil. Guillaume a titré chaque morceau /Local 1, Local 2/, etc… jusque /6 /et puis /Bouconne1 /et/ 2,/ soit huit belles pièces développant dans le détail un aspect de jeu. /Local 6/ a de magnifiques traces de freinage qui procure un excellent moment. Dans la forêt de Bouconne, le fugueur nous lâche dans la nature et donne vraiment envie de revenir au début du disque. On ne se lasse pas de ses mélismes abstraits et merveilleux. Une sensibilité fine qui se traduit dans les inflexions rares des harmoniques. Si vous n’avez pas encore entendu parler de Guillaume Viltard, sachez qu’on en parle hors des frontières. A découvrir absolument. ————————————————————— Un Reve Nu is a new netlabel that specializes in experimental improvisational music. Their first album titled Running Away features eight tracks by There are two aspects to this record I should discuss. First, the music: doublebass solos recorded in studio and in nature. Viltard masters a good range of extended techniques that allow him to explore the whole range of the instrument’s sonic possibilities (some of which sounded new to my ears). His music is not particularly moving, but it stimulates the mind. Now, the object: Running Away is the first release on Un Rêve Nu, a label involved in art editions. The CD is packaged between two slabs of stratified wood, 19×14 cm, smooth on the inside faces where the cover and notes are printed, rough on the outside faces, which have been hand-painted. The pieces of wood are held together by four magnets. A unique design, marvelously executed. Deux points à discuter sur ce disque. D’abord, la musique: des solos de contrebasse enregistrés en salle et dans la nature. Viltard est un musicien aux techniques étendues impressionnantes; il explore toutes les possibilités de l’instrument, dont quelques-unes qui étaient nouvelles à mes oreilles. Sa musique n’est pas particulièrement émouvante, mais elle aiguillonne l’esprit. Ensuite, l’objet: Running Away est la première parution de l’étiquette Un Rêve Nu, qui fait clairement dans l’édition d’art. Le CD est coincé entre deux planches de stratifié de 19 x 14 cm, lisses sur la face intérieure, où sont imprimées pochette et notes, rudes à l’extérieur, où elles sont peintes à la main. Les deux planches sont réunies par quatre aimants. Un objet à la conception originale et au rendu superbe.http://blog.monsieurdelire.com/2009/09/2009-09-15-floydbucknermarsh-guillaume.html ——————————————————————- We find the CD slabbed between two parts of wood, that have photos on the inside, and handmade paintings on the outside. Both pieces of wood are held together by magnets. Nice work! The music on this CD comes from Guillaume Viltard, another young french improvisor. He played with Boubaker, Lebrat and many other improvisors. He developed already at a young age a love for improvised music (CecilTaylor). In 2003 he did his fist soloperformance. I’m not sure, but I suppose ‘Running Away’ is his first solorecord of doublebass improvisations. Some of the recordings were done in the open air, in the woods of Bouconne to be more precise. The other ones in some studio. Viltard proves himself as an improvisor with many extended techniques to his disposal. His music is from time to time very introspective, making it difficult to enjoy. But there are also many fantastic eruptions of soundimprovisation to be enjoyed here. The recordings that were done in the woods leave much room for the birds and environment, although it goes too far to speak of a dialogue with nature. On the other hand in my mind these outside recordings created the phantasy that the sounds produced by Viltard come from a horde of insects. |